une illustration d'un lapin avec différentes formes de contraception

Illustration : Emma Günther

Temps de lecture : 14 min

Contraception et libido

*Traduction: Alexandra Simon

Une idée reçue sur la contraception hormonale est qu'elle provoquerait une baisse de la libido en réduisant la production de testostérone ou en faisant croire au corps à une grossesse.

Votre médecin ou professionnel·le de santé vous dira sans doute que la contraception hormonale ne nuit pas à la libido.

La réponse n'est pas si simple

Il est difficile de répondre à cette question. L'étude du sexe, de la libido (désir sexuel) et du plaisir sexuel est complexe. Notre libido et notre plaisir sexuel sont influencés par nos caractéristiques physiologiques, notre état psychologique, les attentes de la société et les différentes interactions qui existent entre ces domaines. De plus, nous ne disposons toujours pas d'une grande connaissance de l'anatomie du sexe féminin ni de l'orgasme féminin.

Il existe pourtant de nombreuses recherches sur la sexualité et la contraception, mais elles ne concordent pas toutes. (En tant qu'espèce humaine, nous sommes parvenus à marcher sur la lune, mais nous ne savons toujours pas si le point G existe vraiment.) Voici ce que vous devez garder à l'esprit.

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L'utilisation d'une méthode de contraception hormonale ou d'un dispositif intra-utérin (DIU) peut avoir un impact positif ou négatif sur votre vie sexuelle selon :

  • votre physiologie, à savoir vos taux d'hormones circulantes et votre sensibilité à leurs variations

  • le type et les taux d'hormones présents dans votre contraception

  • le mode d'action de la contraception (supprime-t-elle l'ovulation ?)

  • vos attentes en matière de sexe et de plaisir sexuel

  • votre relation avec votre/vos partenaire(s) et leur point de vue sur la contraception

  • le(s) type(s) de sexualité que vous aimez

  • votre ressenti des effets secondaires positifs de la contraception

  • la sévérité des effets négatifs ou l'importance que vous y accordez

  • votre sentiment sur les risques d'avoir des relations sexuelles sans contraception (p. ex. grossesses non planifiées, IST) (1,2).

À cela s'ajoute l'impact spécifique de chacune des composantes susmentionnées sur la sexualité. Les chercheurs·euses et les professionnel·le·s de santé classifient les troubles sexuels en quatre catégories principales :

  • Désir sexuel (ou libido) qui correspond à l'envie de s'adonner à une activité sexuelle

  • L'excitation, qui correspond aux changements physiques (comme la lubrification) et émotionnels ressentis pendant la stimulation ou l'activité sexuelle

  • Orgasme / Satisfaction sexuelle

  • Douleur(s) (3-6)

Lorsque vous choisissez une méthode de contraception, il est essentiel de savoir quels sont les points importants pour une vie sexuelle épanouie et quels sont ceux qui le sont moins.

Si votre méthode de contraception entraîne d'un côté une baisse de votre désir sexuel ou de votre libido, mais de l'autre améliore votre capacité à atteindre l'orgasme. Pensez-vous qu'elle a un impact positif, négatif ou neutre sur votre sexualité ?

Si votre méthode de contraception provoque des règles irrégulières et des seins douloureux, mais que celle-ci vous protège à 100 % ou presque d'une grossesse non désirée. Est-ce que les avantages sont plus importants que les inconvénients pour vous ?

Nous n'allons pas passer en revue ici tous les effets secondaires de chaque forme de contraception hormonale, mais voici quelques éléments auxquels vous devriez prêter attention en lisant les recherches suivantes.

Par ailleurs, même si selon les recherches, une méthode de contraception n'a "en principe" aucun impact sur la vie sexuelle, certaines personnes peuvent néanmoins constater des améliorations ou des effets négatifs sur leur vie sexuelle. Chaque expérience est différente.

En utilisant une application comme Clue pour suivre votre méthode de contraception et vos symptômes, il vous sera plus facile de communiquer vos besoins à votre professionnel·le de santé.

Voici ce que dit la recherche sur chaque forme de contraception hormonale.

Contraceptifs hormonaux combinés et sexualité

Les contraceptifs hormonaux combinés (CHC) sont une catégorie de contraception qui comprend la pilule combinées (c.-à-d. la pilule contraceptive orale), l'anneau vaginal et le patch hormonal. Toutes ces formes de contraception contiennent à la fois des œstrogènes et un progestatif (de la progestérone synthétique). Les CHC agissent en supprimant l'ovulation et en rendant la glaire cervicale plus épaisse (7).

La pilule (différentes marques)

Les études portant sur les effets de la pilule combinée sur la sexualité ne sont pas toutes d'accord entre elles. Néanmoins, la plupart d'entre elles ont montré qu'il n'y avait pas d'impact négatif ou positif sur la fonction sexuelle lors de l'utilisation de la pilule (1,2).

  • Dans une revue de 2013 regroupant des études publiées depuis les années 1970 sur la pilule et la fonction sexuelle, les chercheur·euse·s ont découvert que plus de 6 personnes sur 10 utilisant la pilule n'avaient constaté aucun changement au niveau de leur libido, que plus de 2 sur 10 avaient connu une hausse de leur libido et qu'environ 1 sur 10 avait effectivement signalé une baisse de libido (2).

Différentes formulations (composition chimique) et modes d'administration (le nombre de jours où une personne prend une pilule hormonale par rapport à l'absence de pilule ou à un placebo) peuvent avoir un impact sur la fonction sexuelle (1,2). Les pilules comportant un plus grand nombre de jour de prise de comprimés hormonaux que les pilules courantes (21 comprimés hormonaux et 7 comprimés placebo) pourraient stimuler davantage la fonction sexuelle (1,2). Des doses plus faibles d'œstrogènes peuvent avoir des effets plus importants sur la libido que des doses plus élevées (c'est ce qu'on appelle la relation dose-effet).

  • Dans cette étude de 2013, toutes les personnes utilisant une pilule avec la plus petite dose d'œstrogène disponible (15 microgrammes) ont déclaré connaître une baisse de leur libido, tandis que les personnes utilisant des pilules avec des doses plus élevées d'œstrogène ont déclaré pour la plupart ne pas ressentir de changement, voire même une hausse de leur libido (2). Le nombre de personnes utilisant des pilules faiblement dosées était faible - seulement 140 personnes - et il est donc difficile de dire si ces résultats peuvent être généralisés à tout le monde.

Certaines études ne se limitent pas aux effets de la contraception sur la libido.

  • Un essai contrôlé randomisé de 2016 a porté sur les différences sur le plan sexuel entre les personnes utilisant une formulation spécifique de la pilule de celles utilisant un placebo (c.-à-d. une pilule ne contenant aucun principe actif) dans sept domaines de la fonction sexuelle (8). Ils ont constaté que les personnes du groupe sous pilule avaient davantage tendance à signaler une baisse de libido, d'excitation et du plaisir sexuel (8).

  • Cependant, la baisse de l'excitation et du désir ne semblent pas être synonyme d'une diminution du nombre de rapports sexuels ou de rapports de moins bonne qualité. Les deux groupes ont rapporté avoir à peu près le même nombre "de relations sexuelles satisfaisantes" et obtenu les mêmes résultats sur les questions autour de l'orgasme (8).

L'une des raisons pour lesquelles les CSC peuvent avoir un impact négatif sur la libido réside dans la diminution du taux de testostérone dans l'organisme (1,2,8,9). On suppose qu'une baisse de la testostérone entraîne une baisse de la libido, mais la relation entre la testostérone et la libido n'est pas encore bien comprise (1,2,9). Les personnes présentant des taux anormalement élevés de testostérone, comme les personnes atteintes de SOPK, n'ont pas nécessairement une libido plus élevée (2,10) ; cependant, les personnes dont la libido est systématiquement faible bénéficient parfois d'une supplémentation en testostérone (2,9,11).

  • Dans un essai randomisé de 2016, les chercheur·euse·s ont constaté que les personnes utilisant la pilule avaient des niveaux de testostérone plus faibles qu'au début de l'étude et des niveaux plus faibles que le groupe placebo lors du suivi (8).

  • Malgré cette différence, les taux de testostérone n'étaient pas associés à des différences au niveau de la fonction sexuelle (8), ce qui suggère que la baisse de ce taux n'est peut-être pas la cause de la différence signalée.

L'anneau et le patch

L'anneau vaginal et le patch hormonal ont été moins étudiés que la pilule.

  • Une étude de synthèse a révélé que les personnes utilisant l'anneau étaient trois fois moins nombreuses à signaler une sécheresse vaginale que les personnes utilisant la pilule. Les utilisatreurices de la pilule et de l'anneau ont signalé une amélioration de leur fonction sexuelle, avec des scores plus élevés pour le plaisir sexuel et l'orgasme, par rapport aux personnes utilisant des méthodes non hormonales (12).

  • Dans un essai contrôlé randomisé où les personnes ont été réparties en deux catégories à savoir la pilule combinée ou l'anneau, les utilisateurices ont signalé profiter d'une meilleure sexualité après 3 et 6 mois de suivi (13).

Un avantage que la pilule combinée, l'anneau et le patch ont en commun est qu'ils peuvent être utilisés pour sauter une menstruation (14). Une personne qui n'aime pas avoir de rapports sexuels pendant ses règles peut donc utiliser l'une de ces méthodes pour prolonger la période où elle souhaite avoir des rapports sexuels. (Même s'il est tout à fait normal et sans danger d'avoir des rapports sexuels pendant vos règles.)

Certains types de CHC, un mode d'administration plus long (comme les plaquettes contenant des comprimés hormonaux pour 24 jours) ou un mode d'administration continu (comme les plaquettes contenant des comprimés hormonaux pour plusieurs mois) peuvent également réduire la fréquence des migraines menstruelles et des symptômes négatifs prémenstruels (14), ce qui peut avoir un effet positif sur l'humeur et la vie sexuelle d'une personne en général.

Contraceptifs progestatifs et sexualité

La pilule (p. ex. "micropilule”)

La pilule progestative est une pilule qui ne contient qu'un progestatif (elle ne contient donc pas d'œstrogènes). Elle agit principalement en rendant la glaire cervicale plus épaisse (15).

Très peu d'études ont été consacrées à la fonction sexuelle chez les personnes utilisant un progestatif seul.

  • Dans une étude où les personnes ont utilisé une pilule combinée, une pilule progestative et l'anneau vaginal successivement pendant trois mois, celles-ci ont fait état d'un plus grand intérêt sexuel avec l'anneau vaginal (16). Les chercheur·euse·s ont également constaté que le type de contraception avait une incidence sur le taux de testostérone des personnes concernées. Cette corrélation serait différente selon la génétique de chaque personne, plus précisément selon la sensibilité des récepteurs aux androgènes (16) (la testostérone est un type d'androgène).

  • Dans une étude comprenant des personnes originaires d'Écosse et des Philippines, la pilule progestative n'a eu aucun impact sur l'intérêt ou l'activité sexuelle après quatre mois, par rapport à un placebo (17). Fait intéressant, la pilule combinée aurait un effet négatif sur les rapports sexuels pour les personnes venant d'Écosse, mais pas pour celles venant des Philippines (17), ce qui suggère que la physiologie et/ou les expériences socioculturelles peuvent avoir un impact sur l'acceptabilité de la contraception.

L'injection (p. ex. Depo-Provera)

Les progestatifs injectables ou "injection contraceptive", parfois mieux connu sous les noms de Depo-Provera/DMPA et Noristerat, sont une forme de contraception qui contient uniquement un progestatif. Elle est administrée sous forme d'injection par voir intramusculaire toutes les 8 ou 12 semaines selon le type. Cette méthode a pour effet de supprimer l'ovulation et de rendre la glaire cervicale plus épaisse (15).

Peu de recherches ont été menées sur l'impact de la contraception injectable sur la libido.

  • Une étude menée aux États-Unis a révélé qu'après six mois d'utilisation, les personnes utilisant le DMPA étaient 2 à 3 fois plus nombreuses à déclarer qu'elles "manquaient d'intérêt sexuel" par rapport aux personnes utilisant le DIU au cuivre qui ne contient pas d'hormones (18).

  • Dans une étude menée au Kenya, 1 personne sur 10 utilisant le DMPA a signalé une "baisse de la libido" pendant 6 mois d'utilisation (19), mais 2 personnes sur 15 ayant cessé d'utiliser le DMPA ont signalé une baisse de la libido également (19).

Le DMPA n'a donc pas forcément un effet négatif sur tout le monde.

  • Dans l'étude menée au Kenya, aucun changement n'a été observé en ce qui concerne "l'intérêt sexuel" ou "l'excitation", mais les scores relatifs au "plaisir" et à "l'orgasme" étaient plus élevés (19). (Il est toutefois important de souligner que l'on ne sait pas si ces scores incluaient ceux des personnes qui ont interrompu l'étude avant six mois. En excluant ces personnes, les scores obtenus seraient meilleurs.)

  • Une autre étude menée sur des adolescent·e·s de 14 à 17 ans n'a révélé aucune différence au niveau de l'intérêt sexuel entre celleux utilisant le DMPA, celleux utilisant une pilule combinée et celleux n'utilisant pas de méthodes hormonales (20). Une étude menée chez les adultes a abouti à des conclusions similaires (21).

L'un des avantages de l'injection contraceptive est qu'il n'est pas nécessaire de prendre une pilule tous les jours ou d'utiliser un préservatif pour éviter une grossesse - Cela est donc susceptible d'avoir un impact positif sur la vie sexuelle car on ne doit y penser que toutes les 8 à 12 semaines seulement. L'injection peut également réduire les saignements menstruels et les migraines (14), ce qui augmente le nombre de jours où l'on souhaite avoir des rapports sexuels.

Implant (p. ex. Nexplanon)

L'implant contraceptif (comme Implanon, Nexplanon) est un dispositif qui ne contient qu'un progestatif. Il est inséré sous la peau au niveau de la face interne du bras. L'implant agit en supprimant l'ovulation et en rendant la glaire cervicale plus épaisse (22). La durée maximale de son action est de trois ans.

  • Moins d'une personne sur 20 utilisant l'implant rapporte une baisse de la libido, bien que les estimations varient (23-27).

  • Dans une étude, les personnes utilisant l'implant étaient plus nombreuses à signaler un manque d'intérêt pour le sexe que celles utilisant le DIU au cuivre (18). Néanmoins, peu de personnes cessent d'utiliser l'implant à cause de la baisse de leur libido (23-28).

  • Une étude a rapporté une amélioration de la fonction sexuelle et une plus grande satisfaction sexuelle après 3 et 6 mois d'utilisation de l'implant (28). Cela suggère que l'implant peut avoir un impact négatif sur la vie sexuelle d'un petit nombre de personnes, mais que pour la majorité d'entre elles, il l'améliore ou ne la modifie pas.

L'implant peut améliorer la vie sexuelle d'une personne en réduisant le stress lié à la crainte d'une grossesse non désirée. L'implant est la forme de contraception la plus efficace (29), avec seulement une grossesse non désirée sur 2 000 au cours d'une année d'utilisation. L'implant a également tendance à réduire les douleurs menstruelles (14).

DIU hormonal et au cuivre

Il existe deux types de DIU : hormonal et au cuivre. Les DIU hormonaux (comme Mirena, Kylena et Lilleta) libèrent un progestatif qui rend la glaire cervicale plus épaisse et supprime aussi parfois l'ovulation (22). Les DIU au cuivre (comme Paragard) permet de rendre les spermatozoïdes inactifs (22).

Les deux dispositifs sont insérés dans l'utérus et peuvent rester en place entre 3 et 10 ans, selon le type. Un DIU peut être retiré à tout moment si une personne souhaite ne plus l'utiliser.

En général, les personnes utilisant un DIU hormonal ou au cuivre affirment que leur méthode de contraception n'a aucun impact sur leur satisfaction sexuelle, voire elle l'améliore (30-33).

  • Une étude a révélé que 9 personnes sur 10 utilisant l'un ou l'autre type de DIU ne ressentaient aucun changement au niveau de leur libido et que 3 personnes sur 10 déclaraient ressentir une plus grande spontanéité sexuelle (30).

  • Le DIU hormonal est également associé à une augmentation du désir sexuel, à une diminution des douleurs sexuelles et à une baisse des troubles sexuels par rapport aux personnes n'utilisant pas de contraception (31, 32).

Comme l'implant et l'injection, le DIU est un excellent choix pour celleux qui ne souhaitent pas avoir à penser à leur contraception tous les jours. Le DIU est également l'une des méthodes de contraception les plus efficaces. Seule une personne sur 500 utilisant le DIU hormonal tombera enceinte dans l'année d'utilisation. En ce qui concerne le DIU au cuivre, 4 personnes sur 500 qui l'utilisent tomberont enceintes dans l'année d'utilisation (29). Bien que les personnes utilisant un DIU hormonal puissent au début connaître des saignements répétés ou inhabituels, le DIU hormonal tend à diminuer les saignements et les douleurs menstruels après quelques mois d'utilisation (14), ce qui peut améliorer la sexualité.

Que faire si vous pensez que votre contraception a un impact négatif sur votre vie sexuelle

Le choix d'une méthode de contraception n'est pas un engagement à vie. Même si vous décidez d'utiliser l'implant ou le DIU, vous pouvez toujours les faire retirer avant la fin de leur durée d'efficacité.

Si vous êtes content·e de votre méthode, alors d'autres éléments tels que le stress ou la relation que vous avez avec votre (vos) partenaire(s) peuvent avoir un impact sur votre sexualité. Si vous commencez une nouvelle méthode de contraception, attendez quelques mois pour voir comment votre corps s'adapte à celle-ci. Dans tous les cas, il vous appartient de décider quand arrêter une méthode. Vous n'avez pas à attendre pour en changer, si vous n'en voulez plus.

Que vous utilisiez une méthode de contraception ou non, vous pouvez toujours utiliser Clue pour suivre votre activité sexuelle et votre libido. Ce suivi peut vous aider à choisir en toute conscience de commencer, d'arrêter ou de changer de méthode de contraception.

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