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Person lowering their underwear in a bathroom, representing bowel habits and toileting.

Photographie par Sora Shimazaki

Temps de lecture : 12 min

Comprendre l’incontinence fécale et comment gérer les fuites intestinales

Cet article est sponsorisé par Medtronic.

Choses importantes à savoir sur l'incontinence fécale :

  • L'incontinence fécale est la perte du contrôle des intestins.

  • Les personnes concernées éprouvent souvent de la honte et de la crainte à l'idée de discuter de leurs symptômes avec un professionnel de santé, mais même les fuites légères méritent d'être prises en charge.

  • Il existe des traitements, allant des changements de mode de vie et des médicaments aux interventions chirurgicales ou non chirurgicales. Vous n'avez pas à gérer cette situation seul·e.

  • Noter vos habitudes intestinales dans un journal des symptômes peut vous aider à identifier des schémas et à vous sentir mieux préparé lorsque vous consultez un professionnel de santé.

Comprendre les fuites intestinales

La perte de contrôle de la vessie ou des intestins est plus fréquente que vous ne le pensez, mais elle peut néanmoins être source d'isolement. Il existe de nombreuses raisons à cela, et aucune d'entre elles n'est de votre faute. Cet article se concentre sur l'incontinence fécale ou les fuites intestinales involontaires. Pour en savoir plus sur l'incontinence urinaire, vous pouvez consulter ici notre article sur le sujet.

Qu'est-ce que l'incontinence fécale ?

L'incontinence fécale, également appelée incontinence intestinale, est la perte involontaire de selles solides ou liquides. Elle touche jusqu'à 1 femme sur 5 (1). Le risque d'incontinence fécale peut augmenter avec l'âge, l'accouchement par voie vaginale ou par césarienne, un poids corporel élevé et la dépression (1). Certaines pratiques sexuelles telles que le sexe anal peuvent également augmenter le risque de fuites intestinales (2).

Seul un petit nombre de personnes souffrant d'incontinence fécale reçoivent un traitement, même si celle-ci peut être source de détresse et avoir un impact sur la qualité de vie (3-6).

Examinons les différents types d'incontinence fécale :

  • Incontinence fécale par impériosité : fuite de selles après une envie soudaine et intense d'aller à la selle (7)

  • Incontinence fécale passive : fuites fécales sans avertissement ni facteur déclenchant, souvent sans que la personne ne s'en aperçoive (7)

Pourquoi l'incontinence fécale survient-elle ?

Les fuites intestinales sont complexes, car la défécation implique le système nerveux, les muscles et le tube digestif. Parfois, la cause exacte de l'incontinence fécale ne peut être identifiée et est probablement due à une combinaison de facteurs.

Les causes de l'incontinence fécale peuvent inclure :

  • Diarrhée aiguë : la diarrhée causée par une maladie, un changement de régime alimentaire ou un médicament peut déclencher des fuites intestinales soudaines. Les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable ou d'une maladie inflammatoire de l'intestin sont plus sujettes à la diarrhée et peuvent souffrir davantage de fuites intestinales (8-10).

  • Lésions ou troubles neurologiques : des troubles tels que les lésions de la moelle épinière, les tumeurs ou les convulsions peuvent entraver le bon fonctionnement du muscle sphincter anal et entraîner des fuites intestinales (8).

  • Traumatismes : la grossesse, l'accouchement ou une chirurgie ano-rectale peuvent causer des lésions du sphincter anal et/ou des traumatismes du plancher pelvien entraînant des fuites intestinales (8).

  • Conditions médicales : certaines conditions médicales augmentent le risque de fuites intestinales. Le diabète peut entraîner des modifications du système nerveux qui conduisent à l'incontinence fécale. Les maladies inflammatoires de l'intestin peuvent modifier les habitudes et le fonctionnement intestinaux. Les affections du système nerveux telles que la sclérose en plaques et la maladie de Parkinson peuvent diminuer la sensibilité du rectum, entraînant une incontinence fécale (8).

  • Liés aux médicaments : les médicaments peuvent avoir un impact sur la fonction intestinale, notamment les antiacides, les opioïdes, les médicaments pour le cœur et les médicaments pour la santé mentale (11). Les compléments alimentaires (tels que le fer et le magnésium) peuvent également jouer un rôle (11,12).

  • Impaction fécale : la constipation peut entraîner une accumulation de selles dures dans l'intestin. Des selles plus molles peuvent s'échapper autour des selles durcies et impactées (incontinence par regorgement) (8).

Même si les fuites intestinales peuvent être courantes, les personnes concernées hésitent souvent à en parler. Une étude a montré que moins de 3 femmes sur 10 souffrant d'incontinence fécale en discutent avec un professionnel de santé (5). Les sentiments de honte, de frustration et d'anxiété sont fréquents (4,5).

Beaucoup de personnes craignent d'avoir des fuites intestinales en public, ce qui peut limiter leur qualité de vie (5). Les fuites intestinales peuvent également avoir un impact sur les relations et la vie sexuelle. Des recherches ont montré que le désir et la satisfaction sexuels peuvent être affectés négativement par l'incontinence fécale (13).

Qui est touché (et souvent négligé)

L'incontinence peut toucher n'importe qui, mais certains facteurs exposent les personnes à un risque plus élevé de développer des fuites intestinales.

Les nouveaux parents

Lors de l'accouchement, des lésions du plancher pelvien ou du sphincter anal peuvent survenir, ce qui peut augmenter le risque d'incontinence. Certains facteurs liés à l'accouchement peuvent encore augmenter le risque de fuites, comme le fait d'avoir un bébé de grande taille, d'avoir recours à une ventouse ou à des forceps pour l'accouchement, ou d'avoir une épisiotomie (une petite incision pratiquée pendant l'accouchement) (8,14).

Les personnes qui souffrent de fuites urinaires ou fécales pendant la grossesse courent un risque plus élevé d'incontinence après l'accouchement (14).

Personnes handicapées et neurodiverses

Les personnes atteintes d'un handicap intellectuel peuvent être plus exposées au risque d'incontinence. Des facteurs tels que les limitations physiques ou le manque d'aide pour aller aux toilettes peuvent contribuer à ce risque, et le diagnostic erroné d'autres maladies chroniques peut également jouer un rôle (15). Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires sur l'incontinence dans cette communauté.

Les enfants et les adolescents neurodivers présentent un risque plus élevé d'incontinence. Cela pourrait être lié à des différences au niveau du système nerveux ou aux effets secondaires de certains médicaments (16). Cependant, des recherches supplémentaires sont également nécessaires.

Personnes atteintes du syndrome du côlon irritable ou de maladies inflammatoires de l'intestin

Les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable ou de maladies inflammatoires de l'intestin telles que la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse sont plus susceptibles de souffrir de fuites fécales (9,10).

Personnes ménopausées ou âgées

Le risque d'incontinence augmente avec l'âge. La baisse du taux d'œstrogènes amincit les tissus urogénitaux et affaiblit le plancher pelvien. D'autres facteurs liés à l'âge, tels que la prise de poids ou certaines pathologies, peuvent également contribuer à cette augmentation du risque (17).

Personnes touchées par des fistules obstétricales

Dans certaines régions du monde, le manque de soins pendant l'accouchement peut entraîner des fistules obstétricales. Une fistule obstétricale est une ouverture anormale entre le vagin et la vessie ou le rectum, entraînant des fuites d'urine ou de selles par le vagin (18). Les fistules obstétricales peuvent être réparées chirurgicalement, mais les personnes peuvent encore souffrir d'incontinence même après le traitement (19).

Comment traiter l'incontinence fécale ?

Le traitement de l'incontinence fécale implique souvent une combinaison d'approches, en fonction des symptômes et des causes sous-jacentes. Certaines stratégies sont généralement essayées en premier lieu, comme les changements alimentaires ou les médicaments, tandis que d'autres, telles que les dispositifs de neuromodulation ou les interventions chirurgicales, sont généralement envisagées lorsque les autres options n'ont pas fonctionné. Il est essentiel de collaborer avec un professionnel de santé, mais vous pouvez également prendre vous-même certaines mesures pratiques pour aider à gérer les symptômes.

Journal des symptômes

L'une des premières étapes du traitement de l'incontinence consiste à identifier les schémas de vos symptômes. Il peut être utile de noter vos habitudes intestinales dans un journal.

Un journal intestinal peut inclure des mesures telles que :

  • L'heure des selles

  • La quantité de selles

  • La consistance des selles

  • L'heure et le type d'aliments et de boissons consommés

  • Les épisodes de fuites

  • D'autres symptômes, tels que l'urgence

Une fois que vous aurez consigné ces informations, vous pourrez les apporter à votre professionnel de santé. Il pourra évaluer vos symptômes et établir un plan de traitement. Si vous souhaitez obtenir de l'aide pour comprendre les options de traitement qui s'offrent à vous ou pour préparer un entretien avec votre professionnel de santé, cet outil d'aide à la décision pour les patients (en anglais) peut également vous être utile.

Changements alimentaires

En tenant un journal des symptômes, vous pouvez également identifier les facteurs susceptibles de déclencher des fuites intestinales. Cela peut vous aider à éviter les aliments qui aggravent les symptômes.

Vous pouvez essayer d'augmenter votre consommation d'aliments riches en fibres (tels que les haricots, les fruits, les légumes et les céréales complètes) (21). Un complément alimentaire riche en fibres peut également être utile (22). Si vous avez tendance à souffrir de diarrhée, il est conseillé d'éviter les boissons alcoolisées, la caféine, les aliments épicés ou gras, les produits laitiers et les aliments contenant des édulcorants artificiels (23).

Physiothérapie du plancher pelvien et biofeedback

La physiothérapie du plancher pelvien peut être un outil pour améliorer les fuites intestinales. Votre physiothérapeute du plancher pelvien évaluera vos symptômes, vos antécédents et vos facteurs liés au mode de vie. Il pourra effectuer des examens abdominaux, rectaux ou pelviens afin d'évaluer de manière complète vos muscles et vos tissus conjonctifs. Les physiothérapeutes du plancher pelvien peuvent ensuite préparer un plan de traitement visant à réduire les symptômes (24).

Certains physiothérapeutes du plancher pelvien utilisent le biofeedback pour vérifier la force et la coordination du sphincter anal et des muscles du plancher pelvien. Le biofeedback peut contribuer à la connexion entre le corps et l'esprit nécessaire à la continence ; cependant, les preuves de son efficacité sont limitées (3,22,25).

Médicaments

Des médicaments peuvent parfois être utilisés pour traiter l'incontinence fécale en améliorant le transit intestinal. En cas de selles molles, des médicaments antidiarrhéiques tels que le lopéramide peuvent être recommandés (1). Pour certaines personnes, un complément alimentaire riche en fibres peut être utile (22). En cas de constipation chronique, un laxatif ou un émollient fécal peut aider à ramollir et à réguler les selles (21).

Interventions médicales

  • L'irrigation transanale, ou introduction de liquide dans le rectum par l'anus afin de vider les selles, peut contribuer à réduire la gravité de l'incontinence fécale (26).

  • Les inserts vaginaux peuvent exercer une pression sur le rectum afin de le maintenir fermé et d'empêcher les fuites intestinales (22,26).

  • Les plugs anaux peuvent réduire l'incontinence fécale passive, mais sont destinés à un usage occasionnel uniquement (26,27).

  • La neuromodulation sacrée (SNM) est un type de thérapie de neuromodulation qui utilise de légères impulsions électriques pour stimuler les nerfs qui contrôlent la fonction intestinale. Pour l'incontinence fécale, la SNM est la thérapie de neuromodulation recommandée. Une électrode est placée près des nerfs sacrés et un petit appareil alimenté par batterie envoie des impulsions électriques aux nerfs pour les aider à fonctionner correctement. Les impulsions ne sont pas douloureuses et vous pouvez allumer ou éteindre l'appareil quand vous le souhaitez (21).

Ces types de traitements sont généralement envisagés lorsque les options de traitement de première intention n'ont pas fonctionné (21,22,28).

  • Les agents de comblement injectables sont parfois utilisés pour traiter les fuites intestinales passives. De nombreux types d'injections ont été proposés, notamment le collagène, l'acide hyaluronique et le silicone. Cependant, les recherches n'ont pas démontré de manière cohérente que les injections réduisent l'incontinence fécale (3,22,27).

Chirurgie

Dans de rares cas, pour les fuites intestinales causées par une lésion du sphincter anal ou pour l'incontinence fécale qui ne peut être traitée par d'autres options, une intervention chirurgicale peut être envisagée. La sphinctéoplastie est une intervention chirurgicale qui répare un sphincter anal lésé. Elle peut améliorer temporairement les symptômes, mais son effet s'estompe souvent avec le temps (1,3,22).

Quand consulter un professionnel de santé

Si vous souffrez d'incontinence intestinale, il est important d'en parler à un professionnel de santé de confiance. Votre médecin généraliste peut vous orienter vers un gastro-entérologue (un médecin spécialisé dans le système digestif) ou un coloproctologue (un spécialiste du côlon et du rectum).

Il est particulièrement important de contacter votre professionnel de santé si :

  • L'incontinence est fréquente ou s'aggrave (8)

  • Elle affecte votre bien-être ou votre qualité de vie (8)

  • Vous avez des selles noires, rouges ou sanglantes (29)

  • Vous souffrez d'incontinence fécale en plus d'autres symptômes, tels qu'une perte de poids, des selles sanglantes ou des douleurs abdominales (3)

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Vous n'êtes pas seul·e et vous méritez des soins

L'incontinence est courante, mais il existe des solutions. En brisant le silence sur les fuites intestinales, vous pouvez bénéficier d'un traitement qui peut vous aider à améliorer votre qualité de vie. Parler à un professionnel de santé de confiance est une excellente première étape vers l'amélioration de vos symptômes.

Le suivi avec Clue peut vous aider à identifier des schémas récurrents. Grâce à la catégorie « Transit », vous pouvez surveiller des éléments tels que la consistance de vos selles et suivre les facteurs déclenchants potentiels, comme votre alimentation, votre activité physique ou vos médicaments, afin d'avoir une vision plus complète de ce qui peut influencer vos symptômes.

L'incontinence n'est pas de votre faute, et vous n'êtes pas seul·e.

FAQ

Quel type de médecin consulter pour l'incontinence fécale ?

Beaucoup de personnes commencent par consulter un médecin généraliste (ou un médecin traitant) pour discuter de leur incontinence fécale. Vous pouvez également consulter un chirurgien ou un spécialiste, en fonction de vos symptômes précis et de leurs causes. Votre médecin généraliste peut vous orienter vers un gastro-entérologue ou un coloproctologue. Un diététicien peut également vous aider à modifier votre alimentation afin d'améliorer vos symptômes (23,29).

Le stress peut-il provoquer une incontinence fécale ?

Le stress a de nombreuses répercussions sur notre corps. Les chercheurs continuent d'étudier comment et pourquoi le stress modifie le fonctionnement de l'intestin. Le stress chronique est associé à la constipation, à la diarrhée et à une altération de la flore intestinale (30). Les recherches sur l'impact direct du stress sur l'incontinence fécale sont encore limitées. Le suivi de votre humeur dans l'application Clue peut vous aider à déterminer si les périodes de stress sont liées à vos symptômes intestinaux.

Quels aliments dois-je éviter en cas d'incontinence intestinale ?

Les aliments et les boissons qui stimulent les intestins et provoquent la diarrhée peuvent aggraver l'incontinence fécale. Il peut s'agir de boissons alcoolisées, de boissons caféinées, de produits laitiers, d'aliments gras ou huileux, ou d'aliments épicés. Chez certaines personnes, certains sucres ou édulcorants peuvent stimuler les intestins (comme le fructose, le sorbitol, le mannitol, le xylitol). Les fibres sont parfois utilisées pour traiter l'incontinence, mais les fruits et légumes riches en fibres peuvent aggraver les symptômes chez certaines personnes. Un journal des symptômes peut vous aider à identifier les aliments, les boissons ou les habitudes qui ont un impact sur vos fuites (23).

une illustration de la fleur de Clue
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